Jamais seul

Transmis par Joeliah le 23 - mars - 2012

Merci la vie !
Je marchais à l’épicerie, pas particulièrement intéressé par mes achats de nourriture. Je n’avais pas faim.
La récente perte de mon mari de 57 ans était encore trop vive.
Cette épicerie renfermait de si beaux souvenirs.
Il venait souvent avec moi et presque à chaque fois, il s’éloignait faisant semblant de chercher autre chose.
Je savais ce qu’il planifiait.
Tout à coup, je l’apercevais marchant dans l’allée avec trois roses jaunes dans ses mains. Il savait que j’affectionnais tout particulièrement les roses jaunes.
Subitement, le cœur rempli de chagrin, je voulais rapidement prendre les quelques items dont j’avais besoin et partir. Depuis qu’il n’était plus là, même faire l’épicerie devenait éprouvant.

Magasiner, pour un, prenait du temps… un peu plus qu’il n’en prenait pour deux ! Debout devant le comptoir des viandes, je cherchais le petit steak parfait et me suis souvenu à quel point il aimait son steak.

Soudainement, une femme approcha tout près de moi.
Elle était blonde, mince et jolie, et portait une robe verte. Je la regardais alors qu’elle prenait dans ses mains un gros paquet de T-bones, le déposa dans son panier… hésita et le remit dans le comptoir. Elle se tourna pour partir, mais décida de reprendre le paquet de steak. Elle s’aperçut alors que je la regardais, et en souriant elle me dit : ‘mon mari adore les T-bones, mais honnêtement, à ce prix, je ne suis plus certaine !’

Ravalant l’émotion, je rejoignis ses yeux bleus et lui dit : ‘mon mari vient tout juste de mourir il y a huit jours. Achetez-lui les steaks ! Et chérissez tous les moments que vous avez ensemble !

Elle secoua la tête. Lisant l’émotion dans ses yeux, elle reprit le paquet, le déposa dans son panier et partit.

Je me retournai et poussai mon panier jusqu’au comptoir des produits laitiers. J’étais là me demandant quel format me procurer. Je décidai pour le demi-litre et ensuite poussai le panier vers l’allée de la crème glacée. S’il n’y avait rien d’autre, je pourrais toujours me préparer un cornet de crème glacée.

Je déposai la crème glacée dans mon panier et me dirigeai vers l’allée menant aux caisses. J’ai vu en premier la robe verte, puis reconnu la jolie femme s’approchant vers moi. Dans ses bras, elle portait un paquet. Son visage affichait un sourire magnifique. J’aurais juré avoir aperçu un halo tout autour de ses cheveux blonds.

Alors qu’elle s’approchait de moi, j’ai vu ce qu’elle tenait dans ses mains, et mes yeux ne purent s’empêcher de s’emplir d’eau.
Ceci est pour vous me dit-elle, en me remettant trois belles roses jaunes dans les bras.
Lorsque vous passerez à la caisse, ils sauront qu’elles ont déjà été payées.
Elle se pencha et déposa un délicat baiser sur ma joue, et me sourit à nouveau.

J’ai voulu lui expliquer ce qu’elle venait de faire, ce que les roses représentaient.

Incapable de sortir un mot, je l’ai regardée s’éloigner, les larmes brouillant ma vision…

J’ai contemplé les magnifiques roses nichées dans le papier vert les trouvant presque irréelles. Comment pouvait-elle savoir? Soudainement, la réponse m’apparut clairement. Je n’étais pas seule.

Oh, tu ne m’as pas oublié, n’est-ce pas, ai-je chuchoté, les larmes aux yeux.
Il était encore ici avec moi et elle était son ange.

Tous les jours, remercie ce que tu es et ce que tu as!

Quand le matin, j’étreins ma couverture et proteste lorsque mon réveille-matin sonne.
Merci : Je peux entendre. Plusieurs sont sourds.

Lorsque je garde mes yeux fermés afin d’éviter la lumière du matin le plus longtemps possible.
Merci : je peux voir. Plusieurs sont aveugles.

Lorsque je m’emmitoufle dans mon lit retardant ainsi la levée de mon corps.
Merci : J’ai la force de me lever. Plusieurs sont alités.

Lorsque la première heure de ma journée est bousculée, bas perdus, rôties brûlées, que la zizanie est dans la maison et les enfants sont trop bruyants.
Merci : j’ai une famille. Plusieurs sont seuls.

Si pour le déjeuner, la table ne ressemble en rien aux photos dans les magazines et que le menu n’est parfois pas équilibré.
Merci: Pour la nourriture que nous avons. Plusieurs ont faim.

Lorsque je trouve que la routine de mon travail est souvent monotone.
Merci : J’ai l’opportunité de travailler. Plusieurs n’ont pas de travail.

Même lorsque je bougonne et me plains de mon sort de temps à autre et espère que mes moyens ne soient pas si modestes.
Merci : Je suis en vie!

Passez ceci à tous vos amis et faites de ce monde un meilleur endroit.
Un ami est quelqu’un à qui on fait appel lorsque notre âme a besoin d’être soulevée…
Un ami est quelqu’un qui remplit notre vie de beauté, de joie et de bonté.
L’amitié est un cadeau du ciel.

Merci Carlos et Hélène pour partager ce beau texte de source inconnue.
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