« Chez les insectes à métamorphoses, dans le passage d’une forme à l’autre, le corps primitif disparaît, et un nouveau corps est produit, plus parfait, plus complet, d’une organisation plus perfectionnée, et plus adapté à l’existence nouvelle et supérieure.
J’ai dit qu’un nouveau corps succédait au corps primitif…
Ce nouveau corps est un édifice qui n’est pas une simple modification du Premier ; ce n’est pas un nouvel aménagement ; ce n’est pas le premier réparé et restauré. Le nouveau corps n’est pas même reconstruit avec les pierres du premier, car ces pierres, qui sont les cellules, sont elles-mêmes désorganisées et décomposées. La comparaison sera juste si nous disons que les pierres du premier édifice ont été non seulement broyées et réduites en poussière, mais qu’elles ont été décomposées chimiquement, et que, avec les éléments de cette décomposition, ont été reconstituées des pierres nouvelles qui ont servi à la construction du nouvel édifice.
N’y a-t-il pas lieu de penser qu’abandonnant le milieu terrestre et l’enveloppe corporelle qui ont été la condition et le siège de son premier développement, au moment de la mort, l’homme fait son entrée dans un milieu et dans une enveloppe plus favorables pour une phase supérieure des son évolution ? Je ne vois pas de raison sérieuse pour croire le contraire et la mort de l’homme n’est plus alors ce mal physique infligé au péché comme le plus terrible des châtiments, mais l’acte le plus bienfaisant et le plus désirable pour ceux qui ont des raisons suffisantes de croire à une vie d’outre-tombe… cette enveloppe d’une autre sorte et ce nouveau milieu destinés à donner à la personnalité humaine un nouvel épanouissement, peuvent, à leur tour, céder la place à de meilleurs. »
Armand Sabatier.