Il y a plusieurs années, je faisais partie de groupes spirituels en Guadeloupe et l’on se rencontrait sur des motifs plus ou moins fantaisistes… histoire de faire la fête avec la vie, on méditait, puis on mangeait, buvait, dansait et riait à se tordre les boyaux… on parlait de la vie et on la respectait. On était en fusion avec elle et c’était élevant.
Aujourd’hui, je trouve les personnes tristes, sérieuses, perdues, essoufflées de ne rien voir venir, déçues ou remontées contre les méchants et acides et amères ou à l’image de Notre Dame des Douleurs, qui veulent prendre le malheur des autres pour elles.
Dans les stages que n’anime, les gens apprécient la simplicité et surtout mon rire qui n’empêche pas un enseignement élevant, au contraire, il permet de faire passer beaucoup de choses importantes.
La vie est faite pour être vécue avec joie, respect et reconnaissance dans tout ce qu’elle peut donner de meilleur.
Mais j’aimerai que ces moments soient plus nombreux et je me sens en phase avec Pascale Arkan que je rejoins pleinement dans son texte sauf que j’ajouterai « presque tous » car heureusement il en reste comme le Dalaï Lama et j’en fais partie, et vous ? Joéliah
Les êtres « spirituels » ont perdu leur joie de vivre.
Et pourtant, ne dit-on pas de quelqu’un de spirituel, qu’il est franchement drôle ?
Il y a quelques années, lorsque j’ai commencé à marcher dans les pas de certains « éveillés », je me rappelle avoir passé des moments joyeux, de crises de fous rires à n’en plus finir, mélangés à des instants de recueillements et d’autres de partages gourmands à la fin de nos « réunions ».
Je me souviens que nous étions enthousiasmés de nous regarder en train de changer notre fusil d’épaule, et même d’y mettre une fleur au bout de son canon. Ce n’était plus l’époque du « Peace and love », mais une nouvelle tournure qui mettait le cœur en joie, frôlant l’explosion tellement tout devenait léger, subtile, agréable, rassurant, beau.
A l’issue de ces occasions, nous partagions des douceurs, et c’était un peu le point d’orgue de ces retrouvailles ponctuelles : profiter de la vie, la célébrer, unir le terrestre au céleste, pour notre plus grande joie.
Aujourd’hui, je me promène sur la toile, je rencontre de temps à autres des personnes « sur le chemin », comme elles disent, mais elles restent sur ce chemin, hélas. Il est clair que ma propre redécouverte peut paraître une initiation à elle seule, et tous les bouleversements intérieurs qui ont suivi, un vrai challenge. Mais est-ce cela qui est le plus important ?
Pour autant, que nous continuions à cheminer seul ou en suivant des plus «éveillés », nous oublions le principal : soi !
Que devrait m’offrir cet élan spirituel, si ce n’est m’aider à me regarder différemment, à m’aimer bien plus que je ne le fais, à me trouver merveilleuse, à sublimer l’être que je suis ?
Et là, j’entends : mon dieu, quel égo !
Mon ego est mon assurance vie gratuite. C’est lui qui m’aide à me soutenir, à me faire passer au dessus des imperfections de mon expérience, à surmonter l’impensable, à accueillir l’inévitable, à aimer l’insoutenable. Sans la force qu’il me donne, je serai déjà ensevelie dans une vie désagréable, imparfaite, matérielle et lourde, ignoble parfois.
Mais la puissance qui est en moi, ce cher alter ego qui me suit pas à pas, m’informe encore et toujours de mes propres illusions, de mes attentes inutiles, mais aussi du soleil qui continue à briller au dessus de mon être.
C’est alors que je me remercie d’être égoïste, égotique, et que je peux enfin retrouver mon allégresse et ma joie d’être.
Ainsi, je suis fière de moi, d’avoir choisi, un jour, de me réveiller à autre chose. Cette autre chose qui mêle une pseudo réalité à mon quotidien déformé. Celle qui m’a permise de m’élever au dessus du sol, pour contempler la Vie et la voir s’amuser de mon amnésie passagère.
Pourquoi donc, serais-je morose ? La vie est une farce que l’on peut trouver plus ou moins agréable, selon l’angle de notre perception. Si je m’immerge totalement et complètement en elle, je vois bien que je n’ai pas de fortune et que je suis tributaire des autres pour vivre décemment. Je vois bien que mes moments de franches rigolades sont très rares et que je me donne l’impression de subir plutôt que de vivre réellement cette expérience. Si j’y réfléchis encore, tout ceci s’estompe tout doucement, en me retournant et en regardant mon univers proche sous un autre angle.
C’est un fait : je suis venue faire une expérience particulière sur cette belle planète, mais personne ne m’a demandé quoi que ce soit, ni de me plier à certaines règles, tout au moins dans ma vie d’adulte réveillée. Les seules que je m’impose sont la résultante de mon état d’être et surtout de mon environnement. Et c’est ça qui réjouit ma vie, me faisant oublier les divers « couacs » qui s’y trouvent aussi.
Voilà que ma minette adoptive est venue se coucher de tout son long sur moi, lorsque j’ai commencé à m’écrire. Elle vient chercher des câlins et des genoux accueillants pour m’offrir la douceur de ses câlins. Sur le rebord de la fenêtre de mon bureau, des dizaines de mésanges, moineaux, verdiers, bouvreuils et autres viennent picorer les graines de tournesol, avec frénésie : il ne fait pas plus de zéro degré. Mais ils savent où se trouve leur resto du cœur. Quelle merveille…
Voilà mon univers de l’instant, et comme il est magnifique !!!!!!!!!!! Quelques centaines de flocons s’amusent à jouer avec la tramontane, et c’est merveilleux puisque je suis au chaud.
Même s’il n’en parait rien, je pourrai dire que je suis méditative, sans posture spéciale, sans m’infliger un temps prévu pour cela. Je pourrai presque ajouter que ce moment est extatique tant il est simple, tant il est unique car, je le sais bien, il ne reviendra jamais à l’identique dans mon aventure.
Pour toutes ces choses simples et douces, je me remercie. Je dis merci à ces ainés qui sont passés dans ma vie et qui m’ont appris combien il était bon de rire aux éclats ou de sourire à la vie, tout simplement.
Celle-ci me contemple et joue à travers moi, à travers vous, au travers de tous les êtres, quelles que soient leurs formes ou leurs identités. Elle joue. C’est cela la Beauté que nous sommes, l’immensité dont nous faisons l’expérience, tout en pensant que nous sommes petits, insignifiants et surtout impuissants.
Ainsi, sans remercier qui ou quoi ce soit, sinon nous-mêmes, sourions à cette facétie qui nous rend uniques et merveilleusement beaux. Rions de cette farce stupide ou géniale qui nous regarde nous affairer à être différents de ce que nous sommes, ou nous en repentir.
Enfin, je vous redis mon adage personnel : « à chaque jour suffit sa joie ! » Faites en bel usage, puis, rappelez-vous, autant de fois que cela sera nécessaire : « Tout est illusion, même moi ! »
Source blog de Pascale Arcan