La sagesse prend naissance dans la tranquillité de l’esprit et permet de mener une vie saine et intelligente.
Les leçons de la vie arrivent parfois dans des circonstances étonnantes.
Un sage menait une vie tranquille dans son humble maison.
Une nuit, alors qu’il lisait en toute quiétude, un voleur s’introduisit chez lui, armé d’un grand sabre tranchant.
L’air menaçant, l’homme ordonna au sage de ne pas bouger puis se mit à soulever les tapis, vider les tiroirs, retourner les coussins à la recherche d’argent.
Au bout d’un moment, le vieux sage lui dit tout en continuant à lire:
– Je vous prie de mettre un peu moins de désordre. L’argent que vous cherchez est dans le tiroir de cette table. Prenez ce dont vous avez besoin.
L’inconnu prit l’argent dans le tiroir et s’empara ensuite d’un grand vase incrusté de jade.
– Je vois que vous aimez beaucoup ce vase, lui dit le sage. Puisque vous y tenez tellement, je vous le donne pour vous faire plaisir.
Le voleur, ne voyant rien d’autre à prendre, s’apprêtait à sortir lorsque le sage l’appela:
– Vous oubliez quelque chose, lui dit-il en souriant, vous n’avez pas dit merci.
L’homme, surpris, remercia le sage et s’enfuit dans la nuit profonde.
Quelques jours plus tard, les gardes de l’empereur frappèrent à la porte du sage.
Ils tenaient, derrière eux, le voleur fermement ligoté.
– Nous avons appréhendé cet homme, dirent-ils. Il a avoué avoir dérobé ce vase chez vous. Si cela est vrai, nous le mettrons à mort comme la loi l’exige.
– Oui, dit le sage, je reconnais bien ce vase, mais cet homme ne l’a pas volé. Il est venu chez moi il y a quelques jours, je lui ai donné un peu d’argent et lui ai offert le vase.
Je m’en souviens très bien, il m’a dit merci.
Les gardes de l’empereur, étonnés, relâchèrent le voleur.
Celui-ci, rempli de gratitude envers le sage, le remercia du fond du coeur.
Et, il prit la résolution de ne jamais oublier le petit mot si simple qui lui avait sauvé la vie : « Merci »
Conte zen, Johanna Marin Coles et Lydia Marin Ross