Cultiver en harmonie avec Gaïa

Transmis par Joeliah le 28 - janvier - 2012

Le Passeur : En ces temps de retour aux choses essentielles, il me semble utile d’apprendre à cultiver un potager naturel sur les bases conjointes de la Permaculture et de la Biodynamie. Voici donc, avec la collaboration précieuse de l’ingénieur d’agriculture Georges Donskoff, un mode d’emploi destiné à produire 30% de plus qu’un potager classique, dans le respect de la Nature et le lien entre la matière et le subtil, tout en se passant… d’arroser.

Ces indications peuvent s’appliquer dans un petit jardinet avec la réalisation d’un simple tumulus de culture, un beau potager qui accueillera des rangs sur buttes, une ferme ou un champ qui permettront des cultures plus étendues. Par la suite, d’autres articles viendront, plus orientés sur l’alchimie des préparations biodynamiques d’un certain Rudolph Steiner.

Mais tout d’abord un petit rappel qui permet d’éclaircir le contexte. L’agriculture chimique est apparue au XIX° siècle avec les travaux de l’Allemand Justus Von Liebig et du Français Jean-Baptiste Boussingault, qui ont servi de fondation au XX° siècle à l’industrie chimique développée à grande échelle par les Américains lorsque l’argent est devenu l’intérêt principal. C’est ainsi que ce qu’on a appelé la Révolution Verte, qui n’est autre qu’une vaste entreprise de prédation alimentaire et politique, a essaimé à travers le monde après la seconde guerre mondiale, parallèlement à l’essor des grands groupes agroalimentaires  détenus à présent par les mêmes individus que les grands groupes pétroliers, bancaires, médiatiques, pharmaceutiques et de l’armement.

Leurs techniques agressives reposent sur les engrais azotés tirés du pétrole, dont l’utilisation intensive avec celle des pesticides, est directement responsable de l’appauvrissement et de la destruction des sols. On devine aisément les intérêts convergents qui ont présidé à cette mainmise sur le patrimoine des espèces vivantes.

Depuis l’époque avant-guerre de la polyculture liée à l’élevage, les sols ont été ainsi pillés de… 80% de leurs matières organiques ! Selon G.Donskoff, il ne demeure aujourd’hui que 1% de matière organique dont les sols étaient encore nourris avant la seconde guerre mondiale, moins encore dans les vignes et parfois même plus rien du tout lorsqu’on observe des terres de couleur blanchâtre, quasiment réduites à leur seul état minéral, où seule la prêle parvient encore à survivre.

Même très tardive, il fallait une réaction à ce désastre écologique et sanitaire, qui puisse donner l’élan d’une revitalisation des terres épuisées. Elle est venue d’un certain Rudolph Steiner, connu comme le père de l’anthroposophie au début du XX° siècle, qui à la fin de sa vie a délivré un enseignement en huit conférences qui a posé les « fondements spirituels pour un renouveau de l’agriculture ». Ce sont là les fondations de l’Agriculture Biologique.

Pour Steiner, il s’agissait se recombiner l’animal et le végétal pour revivifier les sols par des procédés alchimiques concrétisés dans des préparations fermentaires et des méthodes pérennes, à l’opposé de celles des industries agissant tels les essaims de criquets pèlerins qui dévastent les champs.

Combinées à des méthodes millénaires, comme la culture en buttes, l’alchimie des recettes biodynamiques de Steiner trouve harmonieusement sa place dans ce que l’on nomme aujourd’hui la Permaculture.

Dans cette approche de la terre, l’arbre est au centre de tout, apportant la stabilité à l’écosystème recherché. C’est pourquoi les permacultures accueillent au moins 30% d’arbres, de haies et de futées qui « organisent » les échanges organiques et énergétiques des oiseaux, des vers, des rongeurs, de l’humus, des réseaux racinaires, colloïdaux, mycorhiziens et unicellulaires, ainsi que du réseau électromagnétique dont le vecteur est l’eau, indispensable à l’échange et au transport des informations subtiles de l’écosystème. On retrouve ainsi dans le sol un réseau communiquant et échangeant qui est de même nature que celui observé au sein de nos corps ou dans le macrocosme dont nous ne voyons qu’une petite part étoilée lorsque nous levons les yeux au ciel. La Nature est Une et nous sommes Un en son sein.

Organiser un potager en harmonie avec la Nature et économe en arrosage.

Dans le réseau communiquant du sol et du sous-sol, on comprend que la qualité des informations échangées, parmi lesquelles des substances subtiles, est primordiale.

Autrement dit, même si le sol de votre terrain est de bonne qualité, si vous désirez faire un potager à proximité d’un sol pollué par des déchets toxiques par exemple, votre terrain sera affecté par cette proximité. C’est un cas où justement les procédés biodynamiques de type alchimiques autrefois établis par Steiner et aujourd’hui développés et commercialisés un peu partout dans le monde, ont leur utilité dans la dépollution.

Sans m’étendre sur le sujet et si vous désirez trouver des recettes adéquates, vous êtes invités à vous rapprocher d’hommes comme Georges Donskoff et Pierre Masson en France, Glen Atkinson en Nouvelle-Zélande, Enzo Nastati en Italie, ou encore Alex Podolinsky en Australie, parmi d’autres. Tous nourris des lectures de Rudolf Steiner et de Lilli Kolisko, fondatrice de l’Agriculture Homéopathique.

Si votre sol est correct, sans proximité polluante, comment alors organiser un potager harmonieux, respectueux de la Nature, et qui vous fournira à peu près 1/3 d’excédents de production par rapport à un potager classique ? Cela vous demandera un peu de travail au début, mais très peu d’intervention durant plusieurs années par la suite.

Voici la recette de culture en buttes, apparentée aux « couches sourdes » des maraichers d’antan, proposée par G.Donskoff :

– Si votre terrain à cultiver est plat, creusez des tranchées de 50cm de profondeur sur 1m à 1,80m de large de la longueur que vous voulez et déposez la terre le long de votre tranchée. Si le terrain est en pente, soit vous creusez droit mais perpendiculairement à la pente, jamais dans son sens, soit vous creusez en croissant, toujours en barrant la pente, plus fin sur les bords, plus large au centre car il s’y accumulera davantage d’eau. Malgré les aprioris, étant donné l’effort physique exigé, n’hésitez pas à creuser à la mini-pelleteuse si vous pouvez le faire.

– Facultatif : une fois les tranchées prêtes, vous pouvez y déposez éventuellement une couche peu épaisse de tourbe. Celle-ci isole des radiations.

– Vous recouvrez le tout jusqu’au niveau du sol avec du bois en décomposition partielle ramassé dans les forêts ou déposé en embâcles par les crues dans les rivières. Il s’agit d’un bois trouvé au ras du sol, dans les herbes et partiellement spongieux car gorgé d’eau. Peu importe la nature du bois, même les résineux conviennent. Vous pouvez mettre des souches entières, le tout étant de remplir au mieux les tranchées en répartissant bien le volume. Ceci constitue le réservoir d’eau de votre système.

– Vous recouvrez d’une couche d’un terreau grossier (peu fermenté), puis de rameaux plus ou moins broyés (on appelle ça BRF) ou partiellement décomposés qui apporteront de l’azote par leur feuillage et du carbone par la lignine. On peut aussi ajouter des roseaux de toutes espèces, des copeaux de bois, du marc de raisin, du compost ménager, des aiguilles de pin ou des feuilles de platane en couche aérée pour ne pas faire barrage à l’eau, la feuille de platane ayant cette qualité de se décomposer lentement. Le sandwich de matières organiques (foins, pailles, ramilles) est à terminer par une couche d’herbe tendre (arrachée ou issue d’une tonte par exemple), puis enfin d’une couche de terreau plus fin.

– A ce stade, si on le souhaite, arrive l’introduction des six «ferments» biodynamiques. Par exemple l’ortie, qui apporte de la silice et du fer et symbolise alchimiquement le procédé de photosynthèse qui préside à la vie des plantes (synthétisation du rayonnement solaire par la chlorophylle).

– Enfin, on remet la terre décaissée sur le tout, ce qui va constituer une butte d’environ 1m de haut qui se tassera par la suite. On y saupoudre de la chaux (calcaire broyé) ou de la dolomite (carbonate de calcium et de magnésium), 4 à 5kg pour 1m3, sachant que 1m3 représente une tranchée de 2m de long sur 1m de large et 50cm de profondeur.

– Le tumulus terminé sera alors recouvert d’un manteau dynamique d’extrait  de fleur de Valériane (2ml dans 3 ou 4 litres d’eau). Le suc est récupéré par pression et le mélange avec l’eau se fait en tournant une baguette dans une cuvette profonde pour créer un vortex d’aspiration dans un sens, puis, une fois le vortex formé, dans l’autre sens, le tout durant environ vint minutes. Ensuite vous aspergez grossièrement la butte de cette eau « informée », avec une balayette par exemple.

La Valériane apporte la sensibilité du phosphore et se substitue au système de fine perception qu’est la peau. En d’autres termes, cette pulvérisation homéopathique va créer la peau du tumulus, qui sera donc l’interface sensible entre la vie organique de la butte et les apports venus d’au-dessus du sol. Avec la Valériane, nous quittons là le domaine de la matière pour entrer dans celui les forces. Nous parlons d’homéopathie.

Ainsi réalisé, votre potager conservera sa pérennité durant 7 à 8 ans sans entretien particulier, et même davantage si vous veillez à pailler les buttes en permanence, par exemple avec du foin, et les enrichir de temps à autre de BRF ou d’un peu de fumier. A noter que les terres argileuses ne sont pas un obstacle à cette culture, l’argile servant de pont entre le calcaire et les éléments organiques du sol.

La plantation.

On peut planter les graines directement au sol, mais les semis en godets ou en pots sont conseillés. Sachez qu’une fois les semis bien établis sur leur butte, vous pouvez tout simplement ne plus arroser du tout, la culture en buttes telle que décrite pouvant stocker après une bonne pluie 250 litres d’eau au m² au minimum !

Vous pouvez également planter serré et donc condenser les cultures, la richesse de la culture en buttes offrant un tel espace vital à la plante qu’il n’est plus nécessaire de séparer les plants autant que d’habitude.

Il est par ailleurs indispensable de laisser vivre une certaine luxuriance naturelle, donc de ne presque plus désherber, sauf cas d’étouffement, ou seulement couper les « mauvaises » herbes sans les arracher et les disperser sur les buttes. Evidemment, tout désherbant est proscrit.

Arbres, fleurs et futées sont également les bienvenus dans le potager en veillant à ce que leur ombrage ne soit pas trop important. Sinon plantez à l’ombre ce qui supporte bien le semi-ensoleillement, comme les oignons, les salades, les poireaux ou la rhubarbe par exemple. Le raifort, qui est une plante vivace dont la racine sert de condiment, est également recommandé par Steiner comme plante de bordure et particulièrement autour d’un carré de pommes de terre.

Contre le gel.

– Pour ceux qui le peuvent, allez cueillir de la fleur de Valériane, extrayez en là encore le suc par pression, qui se conservera en l’état à l’abri du jour. Mélangez  80 gouttes à quelques litres d’eau de pluie tiède dynamisée (voir plus haut), puis pulvérisez-là finement au dessus du verger. Elle fera gagner 2° centigrades en cas de gel, ce qui peut suffire à sauver une montée de sève précoce ou un coup de froid tardif. A savoir que ce procédé a été testé par des expérimentations gouvernementales en Nouvelle-Zélande.

Georges Donskoff est ingénieur d’agriculture (Montpellier Supagro), certifié en Permaculture et consultant et formateur en Biodynamie.  Ses prochaines formations auront lieu dans les Pyrénées Orientales en Février, Mars et Avril 2012.  Pour tout contact, je vous transmettrai ses coordonnées.

Fraternellement,

© Le Passeur – 28 Janvier 2012 – http://www.urantia-gaia.info

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