Je reviendrai plus tard sur les complications qui peuvent se manifester lorsque nos émonctoires ne sont pas ouverts suffisamment. Aujourd’hui, place à l’expérimentation pratique ! Comment je procède concrètement ? À l’époque où je pratiquais l’instinctothérapie, j’avais recouru aux vertus médicinales de la casse (Cassia Fistula), cette plante connue depuis des millénaires en médecine ayurvédique. Le problème de ce remède, c’est que non seulement il est très difficile de s’en procurer dans les pays occidentaux mais qu’en plus, son usage prolongé peut occasionner des douleurs gastro-intestinales spasmodiques (je rappelle que la casse est utilisée comme laxatif doux) et des carences en potassium (par un effet d’osmose), carences qui peuvent entraîner à leur tour des troubles de la fonction cardiaque et des faiblesses musculaires…
Une découverte pour le moins particulière : les lavements au café
Lorsque je prends connaissance des travaux du docteur Ryke Geerd Hamer trois ans plus tard, en 1988, très vite je suis interpellé par le fait que la phase de réparation est loin d’être la sinécure vantée par les promoteurs du décodage biologique. En effet, combien de fois ne me rapporte-t-on pas ces processus de détoxination que le corps ne parvient pas à gérer convenablement, provoquant gonflements de ganglions, ascites, œdèmes de toutes sortes, réactions inflammatoires incontrôlables, etc. ?
Comme de plus en plus de thérapeutes me partagent cette difficulté majeure, je me mets en quête d’une solution… pour moi-même. C’est ainsi que je tombe sur une pratique qui, à première vue, m’apparaît pour le moins barbare : la pratique des lavements au café, inventée et promue par un certain docteur Max Gerson, médecin allemand décédé en 1959, à l’âge de 78 ans.
Son idée de base est très simple : beaucoup de pathologies se déclarent suite à une surcharge hépatique. Depuis des millénaires, la médecine chinoise traditionnelle nous conseille de nettoyer notre foie régulièrement, de préférence à chaque changement de saison. Car si le foie est intoxiné, il ne peut plus assumer son rôle essentiel dans l’organisme. Je rappelle qu’en plus d’être l’émonctoire principal de notre corps, il assure plus de 400 fonctions différentes ! D’où la nécessité de procéder au grand nettoyage du foie et de la vésicule biliaire. Enthousiasmé par mes lectures, je décide de n’expérimenter que le lavement préconisé par Max Gerson (voir recette dans l’encadré), en laissant de côté son régime alimentaire destiné aux grands malades…
Après deux premiers essais laborieux et douloureux, je commence à observer des bienfaits et des bénéfices de plus en plus nombreux au fil de mes expériences. Par exemple, chaque fois que je sens que mon corps commence à manifester des symptômes grippaux (début de fièvre, douleurs osseuses, maux de tête, sinus bouché), je n’hésite pas à me prendre un bon petit café… par l’anus ! Moi qui n’ai jamais bu de café de ma vie, je peux vous assurer que cette habitude fait sourire plus d’un de mes amis au courant de ce petit rituel. Ce qui est très étonnant, c’est que la sensation de dégagement et le soulagement des symptômes commencent dans les minutes qui suivent, alors que je suis encore dans le bain… Autre application intéressante de ce traitement : c’est un antidouleur extrêmement puissant. Les quelquefois où j’ai souffert de caries dentaires ou de gingivites, le lavement au café me fut d’un précieux secours, puisque je refusais de recourir aux analgésiques chimiques… Plus tard, j’ai lu que ces lavements au café étaient déjà utilisés lors de la première guerre mondiale pour calmer les douleurs intenses des grands blessés au combat…
Explication du processus
Même si ses travaux sont encore sujets à critique et à polémique, l’explication qu’en donnait le docteur Gerson mérite qu’on s’y arrête. D’après lui, la caféine administrée par voie rectale déclenche quatre actions. Elle stimule l’action du foie, elle augmente le flux de bile chargée de toxines, elle ouvre les canaux biliaires et elle stimule le système enzymatique connu sous le nom de « Glutathion S-Transférase » (GST). Gerson affirme que l’activité de ce dernier système (GST) permettant l’élimination des radicaux libres est augmentée de 650 à 700 %. Alors que les autres lavements classiques s’opèrent par un courant continu de liquide dans les intestins, ce lavement trouve son efficacité par le fait que le café est retenu dans les intestins pendant dix à vingt minutes. Durant tout ce temps, tout le sang du corps est filtré plusieurs fois par le foie (au moins cinq fois). Mais l’ouverture des canaux biliaires et l’augmentation phénoménale de la GST évitent que les toxines retournent dans le sang, débarrassent les fluides cellulaires de ces toxines et les neutralisent avant même leur évacuation. De plus, la GST amplifiée empêche que la bile toxique soit réabsorbée par le foie au travers de la paroi intestinale (habituellement, la bile peut être réabsorbée jusqu’à dix fois par le foie avant de sortir des intestins).
Cette pratique est-elle une panacée ? Probablement pas. Au fil de mes explorations, j’ai expérimenté beaucoup de processus qui fonctionnent, mais jamais pour tout le monde ! Et c’est très bien comme cela. Mon partage aujourd’hui avait pour but de vous présenter UNE manière pratique et autonome d’ouvrir vos émonctoires. Ce que je constate chez moi, c’est que ça marche. Mon observation, en vingt ans de pratique de cette approche, c’est que mon corps retrouve très rapidement son équilibre et sa légèreté lorsque je lui apporte les moyens d’ouvrir toutes grandes ses portes… Cela veut-il dire que ça fonctionnera pour vous aussi ? Je n’en sais rien. Mais si vous avez l’âme d’un explorateur, qui sait si vous ne trouverez pas un nouveau sentier de santé au fond d’une poche de café.
Mais méfiez-vous… Si nous nous croisions un jour, et que je vous proposais d’aller prendre un café ensemble, posez-moi quand même la question sur la manière dont je compte vous le faire prendre ! Ça vous évitera quelques surprises… Mais si vous le prenez comme moi, alors je pourrai vous dire, à bon escient : « À votre santé » !
En pratique : La recette du lavement au café
Mettre trois cuillers à soupe de café biologique dans un litre d’eau froide. Faire chauffer l’eau et la maintenir à ébullition pendant cinq minutes. Ensuite, laisser infuser pendant un quart d’heure. Pendant ce temps, faire couler un bain à température du corps (± 37 °C). Filtrer le café à travers un filtre ou un essuie-tout placé dans une passoire, puis rajouter de l’eau froide pour obtenir 1,25 litre de liquide. À ce stade, la température du mélange final doit avoisiner les 37 degrés. Le verser dans une poche à lavement que vous suspendez au-dessus de la baignoire. Il ne reste plus alors qu’à lubrifier la canule pour l’introduire dans l’anus, après vous être couché dans la baignoire sur le côté droit (le côté du foie), les jambes repliées contre votre poitrine.
Pendant que le mélange s’introduit lentement dans les intestins, faites de légers massages circulaires du ventre. Il est recommandé de « tenir » le liquide à l’intérieur du corps pendant minimum dix minutes, maximum vingt minutes, tout en gardant la canule dans l’anus. À noter que des spasmes intenses peuvent se déclencher, provoquant quelques douleurs qu’il faut apprendre à accueillir en respirant consciemment et en poursuivant les mouvements de massage circulaires… Dès que l’envie d’évacuer survient, bien entendu, se placer sur le bol de toilette pendant le temps nécessaire (en moyenne entre vingt et trente minutes).
Article tiré du numéro 6 de Néosanté.
A lire et pratiquer avec discernement et conseil médical si besoin.