Pourquoi les chats s’appellent « Chat » (Méo) au Vietnam.

Transmis par Joeliah le 15 - avril - 2012

Il était une fois, il y a bien longtemps, un jeune garçon qui s’appelait Xuân (ce qui veut dire « printemps »). Xuân possédait un animal qui lui était très cher et dont il prenait grand soin. Cet animal était un chat, que Xuân appelait Mêo (ce qui signifie « chat »). Un jour que Xuân observait son chat, il se dit : « Vraiment, quel dommage de donner un nom si commun à un animal si noble et si joli ! » Et Xuân réfléchit à un nouveau nom pour son chat. « Ça y est !, se dit-il soudain. Je vais appeler mon chat Soleil. Le soleil n’est-il pas en effet l’astre le plus puissant, sans lequel rien sur Terre ne pourrait vivre ? » Et Xuân, tout joyeux, se mit à appeler son chat : « Soleil ! Soleil ! »

Or le voisin de Xuân, qui passait par là, entendit le garçon appeler son chat, et il se mit à rire.
— « Est-ce ton chat que tu appelles ainsi ? » Xuân répondit, un peu penaud :
— « J’ai décidé que le nom de « chat » était bien trop commun pour un si noble animal. Aussi ai-je décidé d’appeler mon chat « Soleil », car c’est lui le maître du ciel, et nul n’est plus puissant que lui. » Le voisin de Xuân répondit alors :
— « Oui, tu as raison. Mais, dis-moi, Xuân, le soleil n’est-il pas caché à notre vue dès qu’un nuage passe devant lui ? »
— « Tu as raison, voisin, s’écria aussitôt Xuân. Je n’y avais pas pensé. Grâce à toi, mon chat s’appelera Nuage, celui qui peut cacher le soleil ! » Le voisin répondit alors :
— « Sage décision, Xuân. Mais ne semble-t-il pas que, d’un seul souffle, le vent peut chasser le nuage ? »
— « Tu as raison, voisin. Le nuage ne peut résister au vent. J’appelerai donc mon chat Vent ! » De nouveau, le voisin sourit. Il reprit :
— « Bien décidé, Xuân. Mais une chose me tourmente : le vent ne peut rien contre un solide mur de brique, il souffle et souffle, et le mur résiste. »
— « Oh la la, fit Xuân en s’épongeant le front, tu as encore raison. Un mur, voilà qui est solide et puissant. C’est ainsi que je nommerai mon chat désormais. »
— « Mais dis-moi, Xuân, le mur, est-il vraiment si solide ? Une simple petite souris peut l’abattre, rien qu’en le creusant petit à petit ! » Xuân eut un air abattu.
— « Heureusement que tu es là, voisin. Quelle sottise j’allais faire ! Eh bien, c’est décidé, mon chat s’appelera « Souris ». » Le voisin sourit alors de plus belle.
— « Mais, Xuân, je connais quelque chose que la souris fuit par-dessus tout. » Xuân demanda aussitôt :
— « Quoi donc ? Dis-le moi, voisin. » « Eh bien, dit le voisin, une souris s’enfuit sur le champ dès qu’elle voit un chat ! » Et le voisin se mit à rire à gorge déployée. Xuân, tout penaud, regarda son chat, et finit par rire lui aussi.
— « Je me creusais le crâne pour te trouver le nom le plus puissant qui existe, dit Xuân à son chat, alors que tu l’avais déjà ! » Et encore maintenant, au Viêt-Nam, les chats s’appellent « chat ».

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