Parfois, au fil de l’écriture, des idées arrivent et permettent de réfléchir sur le vécu. Celui-ci est arrivé tout simplement en écrivant un autre texte.
Étant jeune, j’étais élevée dans un grand parc en pleine ville et bien que fille de servants de ‘riches’ vivant à l’étroit dans la conciergerie, j’étais consciente de profiter d’une partie de cette richesse, et ce, gratuitement. Oh, je travaillais quand même… tous les soirs, j’allais fermer de l’extérieur les 14 grands volets qu’il fallait rouvrir le matin dès l’aube, j’aidais à faire le ménage mais dès que les habitants de la ‘grande maison’ étaient partis en vacances, je jouais à la princesse.
Le grand piano à queue m’impressionnait et malgré mon envie folle de jouer les airs qui venaient dans mon esprit… les mains ne suivaient pas et le stress de mes parents qui me disaient ‘fais attention qu’ils ne s’en rendent pas compte’ accentuait inconsciemment ce blocage du ‘pourvu que je ne me fasse pas prendre’… parfois, je m’offrais le luxe d’un bain dans la grande baignoire à jets (dans les années soixante c’était très rare), mais je nettoyais bien tout après, et remettais exactement tout à la bonne place pour ‘ne pas me faire prendre’ mais plus encore, pour ne pas que mes parents soient punis et perdent leur travail.
Le parc était mon aire de jeux, mes parents me voyaient courir et ne pouvaient pas s’imaginer ce qui se construisait dans mon esprit… il y avait encore des roues de calèche dans une grange et plus d’une fois, un carrosse imaginaire et des chevaux me conduisaient à des soirées dignes de Cendrillon. Je dansais dans le grand salon… je descendais le grand escalier monumental avec une grande robe du soir… je profitais de chaque instant, consciente de cette richesse comme d’un luxe temporaire et éternel à la fois.
Quand Monsieur et Madame ‘les riches’ revenaient, je devais me contenter de ma petite chambre mais les rêves continuaient… et j’ai joué ainsi, au chat et à la souris du ‘la vie me permet de profiter de la richesse dès que les riches qui ont le droit en permanence sont absents’.
Il y avait une grande séparation dans mon esprit, d’un côté : la vie me donne tout, je peux profiter et c’est super d’avoir de belles choses, de l’espace, du confort… et de l’autre, par ma condition sociale je n’ai pas le droit de l’avoir pleinement et à plein temps.
Et une grande partie de ma vie a été ainsi ballotée entre ces deux mondes : j’ai et je profite puis, je perds, puis j’ai à nouveau et je remercie le ciel puis je reperds tout…
Beaucoup ont vécu cette expérience de la séparation entre autorisation et empêchement d’être ou d’avoir, et c’est ainsi que se construisent des schémas des circuits dans nos neurones.
Des circuits qui, toute la vie, vont laisser passer l’énergie ou la bloquer et guider les expériences.
Si la connaissance n’est pas activée, on peut imaginer que c’est le sort qui s’acharne sur nous ou la faute à pas de chance, mais, en analysant ces premiers programmes installés, l’évidence est là.
Pendant des années, jusqu’à ce que j’apprenne à libérer les programmes, j’ai vraiment attiré ce que j’émettais : je n’avais pas le droit d’être du côté des riches sans mettre ma famille en danger et surtout, cela ne devait pas se remarquer.
Aujourd’hui, après des années de libération et d’autorisation d’être par amour de la vie, ma situation est normale. Je vis dans une grande maison avec le confort comme chaque humain devrait pouvoir le faire mais je veille aux signaux des programmes bloquants qui ont parfois tendance à revenir, afin d’entretenir ce mérite.
Je ne me suis pas permise d’avoir beaucoup, de recevoir beaucoup.
Je donne par contre, avec facilité et générosité. Alors pourquoi la vie n’en ferait-elle pas autant envers moi ?
Il suffit simplement que je lui en donne la permission… que je change de connexion de neurones et ouvre le champ des possibilités une fois pour toutes car la frontière entre rêve et réalité est mince.
A vous d’en faire autant si vous voulez changer quelque chose dans votre vie !
Que le meilleur soit !
Joéliah
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