Par Frank Hatem : Comme il ne peut y avoir de hasard, vu que toute création est le produit d’un but (esprit) et non d’un passé (« matière »), si je ne mets pas de volonté consciente (« désir ») dans mes œuvres, alors c’est une volonté inconsciente qui se manifestera, autrement dit un BESOIN.
C’est pourquoi on remarque souvent des « synchronicités », comme disait Jung : j’ouvre un livre au hasard, comme par hasard c’est la page qui contient ce que j’avais besoin de lire sur le moment. Il faut bien que ce soit une volonté qui agisse ; le besoin dominant se manifeste pour faire ouvrir le livre à la bonne page et non à une autre, puisqu’aucun ordre conscient n’a été donné.
En général le moi occupe le terrain de la volonté et fait trop de bruit au quotidien pour que ces « petites voix » soient entendues. Mais si on a compris le processus, on peut leur laisser la place. Par exemple pour se déstresser et retrouver un peu de paix et d’équilibre.
Pourquoi est-on souvent, pour ne pas dire toujours, dans une course effrénée vers des objectifs multiples dont la dispersion et la rapidité nous stresse et donc nous détruit ? Même parfois dans notre sommeil ?
Parce qu’on a peur que notre vie cesse, que notre corps – moyen de nos désirs – disparaisse, sans qu’on ait eu le temps de réaliser tout ce à quoi l’incarnation nous invite.
Remplir ses obligations, réaliser ses rêves etc. C’est la découverte que le temps est une contrainte dans l’incarnation, qui produit cela (la nécessaire limitation de la conscience incarne, c’est-à-dire qu’elle nous délimite en apparence dans l’espace et dans le temps, créant le « moi » ou ego). Tant qu’on n’est pas incarné, on n’est pas soumis au temps. Ensuite, il faut gérer.
Comment résoudre ce funeste problème ? Comme tout autre problème il est créé dans le Présent, et c’est donc en se plaçant dans le Présent qu’on peut le résoudre. Sinon, c’est cuit.
Il ne peut y avoir de cause passée. Le Présent est guérisseur car c’est le but, donc la paix, l’équilibre absolu. Aucune illusion ne saurait y résister. Aucune souffrance.
Se placer dans le Présent, c’est se placer au niveau du Soi-créateur, et non au niveau du moi-créature. Tout d’abord il faut observer cette course. Ainsi on se place au-dessus. On voit que notre ego est embarqué dans une fuite en avant mais que cet ego ce n’est pas soi. Il est important de lui dire « stop ». On est davantage présent et conscient sans cette course, il est donc faux de s’y identifier. Je n’ai rien de moins sans cette course.
Ensuite on doit observer et reconnaître cette course comme étant le produit d’une peur. On voit le processus de création du stress en reconnaissant cette peur (éventuellement cette colère ou autre). Si on ne connaît pas la cause de l’ego par rapport au Soi, c’est plus difficile à discerner.
Enfin, on apaise cette peur (ou cette colère etc.) en lui envoyant de l’énergie, c’est-à-dire de la conscience, c’est-à-dire en envoyant de la lumière mentale à chaque expiration, plus ou moins rapidement (on peut même le faire très vite, comme un chien essoufflé), en visualisant cette peur récipiendaire sous une forme ou sous une autre. On peut voir sa personne apeurée par exemple. On peut aussi lui donner la forme d’un volume géométrique avec des couleurs ou autres, peu importe. C’est cette peur qui est illuminée par la respiration consciente.
Chaque fois que nécessaire, si on opère ainsi, petit à petit on va s’habituer à s’identifier au Soi au lieu de s’identifier à l’ego et à sa course, au Présent et non à la fuite du temps.
Dans le présent, que suis-je sinon une relation créatrice et réunificatrice entre deux apparents pôles (« moi » et « le monde ») ? Jamais une créature (« moi »). Cela est spatio-temporel donc illusoire.
La dualité fondamentale qui m’anime est le Principe qui sous-tend toute ma vie, quelle qu’elle soit. Cette dualité se vit d’une infinité de façon, et moi j’en suis une. Toute mon existence l’exprime sans que rien n’y échappe.
Cette façon d’exprimer la dualité, c’est une « qualité de relation ». C’est la relation qui engendre les apparences (« la relation est mutuellement constitutive », disait le physicien David Bohm au début du vingtième siècle), et c’est ce type de relation qui me définit : comment est-ce que je me comporte globalement et majoritairement par rapport au monde « extérieur » ? J’ai une attitude de possession ? De consommation ? De reconnaissance ? De compassion ? D’exploitation ? De peur ? D’amour ? D’émerveillement ? De bienveillance ? D’indifférence ? D’attente ? D’espérance ? D’exigence ? Qu’est-ce qui me définit le mieux ?
Toutes ces qualités de relation existent avec des milliards d’autres, et chacun est la manifestation privilégiée d’une de ces attitudes, une couleur particulière dans la grande palette de l’humanité, aussi indispensable et juste que toutes les autres. Mais distincte. Et plus ou moins agréable, et pour soi et pour les autres.
Peut-être avez-vous déjà lu un de nos livres où on explique la cause, l’origine et la nature de la conscience d’être. Le « Je-suis ». On le résumera plus loin. Vous avez peut-être compris que la conscience est le résultat immédiat d’une éternelle dualité du néant, inséparable mais incompatible, dont la manifestation concrète est la dualité magnétique, les deux pôles inséparables autant que contraires qui constituent toute particule atomique et donc toute la « matière » de l’univers.
Il est donc aisément compréhensible que tout l’univers que vous percevez n’est que la forme de votre esprit dans le moment de vie qui est le vôtre. Et que toute attitude spirituelle engendre l’univers qui est son complément. Toutes les attitudes existent, il y a autant d’univers que de façons d’être.
La dualité de la conscience est universelle. Il n’y a pas un point dans l’infini où elle ne soit pas. Elle est cette opposition de l’infini au point. Maintenir cette incompatibilité entre nullité et infinité suppose le maintien à tout instant de chacune de ces façons de s’opposer qui sont autant de façons de s’unir avec le Tout. Ainsi se différencient nos personnalités, avec autant d’univers personnels, mais toutes sous-tendues par la même conscience.
Toutes sont une façon spécifique, individuelle, unique, de « relationner » avec son complémentaire-univers.
Je change le type de relation auquel je m’identifie, je change mon univers.
Il ne s’agit évidemment pas de changer cette relation un fois pour tout changer. C’est l’identification prioritaire à ce nouveau type de relation qui vous fera changer d’univers.
En fait, vous l’avez déjà expérimenté partiellement mainte fois. Selon que vous être en colère contre le monde, ou en gratitude, ou en victimisation etc., l’attitude des gens vous est différente, les événements vont confirmant votre prière inconsciente.
Les synchronicité (comme disait Jung) vont autant de la « positif » que dans le « négatif ».
A quelle synchronicités aspirez-vous ? A celles qui font plaisir à votre ego ? Certes. Celles qui vous donnent le sentiment d’harmonie, de fluidité, voire de joie.
Que ne donnerions-nous pas pour vivre cela tout le temps !
Mais cela est-il simplement possible dans l’absolu ? Non. Non parce que l’harmonie totale serait unité, justement entre nullité et infinité, et cela est impossible. Si cela était possible, cela serait, et ce serait le néant, non la conscience.
L’harmonie absolue est et reste un but.
Une fois qu’on a compris cela, on comprend qu’évidemment l’être est et sera toujours insatisfait. Il fait tout ce qu’il peut pour l’être de moins en moins, mais que de toute façon, du moment que la satisfaction n’est pas absolue, l’accent sera toujours mis sur ce qui ne va pas, point de départ du prochain travail à faire, et par suite l’insatisfaction sera toujours grosso modo la même. Ce qui fait que des gens qui vivent dans des conditions invraisemblables ne sont pas moins heureux que ceux qui ont tout.
Cela vaut-il donc quand même la peine d’évoluer ? La question ne se pose pas car on n’a pas le choix. On ne peut pas ne pas évoluer car le BUT nous tire en avant, quoi que nous fassions ou ne fassions pas. Ce but, la Nécessite du néant dans son unité (nul et infini à la fois sinon il y aurait quelque chose), c’est Lui et Lui seul qui cause la dualité (voir plus loin), et par suite l’illusion de l’existence universelle. C’est Lui qui justifie cette existence : sans ce but, nous ne serions pas là à en parler. C’est Lui qui nous anime et nous fait évoluer.
Et ce sera une grande découverte essentielle pour la recherche de l’harmonie que de comprendre que de ce fait, du fait que tout provient du But, rien ne peut être issu du passé.
EN AUCUN CAS UN ÉTAT PRÉSENT NE PEUT AVOIR UNE CAUSE PASSÉE. Si état il y a, alors la cause est présente, et cette cause ne peut être qu’une absence nécessaire, sinon elle serait établie éternellement sans rien pour évoluer vers elle. Ce serait le néant, l’absence de conscience.
Vous touchez du doigt l’importance capitale de la compréhension métaphysique pour le travail psychologique : nous avons déjà établi (sans totalement l’avoir démontré, mais d’ici la fin de cet ouvrage, ce sera chose faite) trois Lois tout à fait fondamentales pour notre harmonisation :
– Je n’ai pas à comparer mon insatisfaction présente à une supposée satisfaction future, car le but recule toujours, et chaque fois que je crois faire l’unité, une autre unité est à faire ;
– Tout est mon esprit, ce que je crois être à travers mes relations au monde détermine mes expériences « matérielles » vécues ;
– Aucun de mes états présents ne dépend d’un quelconque passé.
Voilà. Ces trois vérités incontournables (même si pour le moment votre mental fait tout pour les contourner, mais ce n’est que provisoire) suffisent à GUÉRIR VOTRE VIE en vous réconciliant avec l’INSTANT PRÉSENT CRÉATEUR DE L’UNIVERS que vous êtes.
Tout le reste de votre lecture, et d’ailleurs de votre vie quelle qu’elle soit, va contribuer à rendre ces vérités évidentes pour votre mental, pour que votre mental ne les rejette plus et devienne un allié au lieu d’être votre pire ennemi.
Car lorsque cela est clairement assimilé et « va de soi », alors la paix peut s’installer quelles que soient les expériences vécues. Elle ne s’installe pas forcément, mais cela devient possible alors que tant que le mental s’insurge contre ces vérités, c’est quasiment impossible.
Il arrive que des gens vivent cela de façon spontanée, sans passer par une réforme du mental. Tant mieux pour eux. Cela veut dire que leur mental a de toute façon fait le travail à un moment ou un autre. Mais cela n’a rien à voir avec une « cause » passée.
Vous êtes face à un événement. Cet événement est neutre. Vous seul pouvez plaquer dessus une signification, un jugement, pouvez en faire quelque chose de bien ou de mal, de pénible ou d’agréable. Et vous créez forcément cette émotion car vous n’avez pas engendré cet événement sans raison. La cause est inconsciente, elle est votre but qui, en fonction de votre identification égotique à telle ou telle façon habituelle de réagir en fonction de ce que vous croyez ou voulez être, lieu de l’évolution où vous voulez bien vous situer, oblige à passer par ce chemin. Vous êtes ainsi créateur de l’événement parce que vous en avez spirituellement besoin. Besoin que vous seul définissez maintenant.
Ce n’est pas parce que vous définissez vos besoins spirituels aujourd’hui de la même façon qu’hier que vous n’êtes pas libre aujourd’hui de vous définir autrement.
Face à cet événement votre réaction est absolument libre.
Ce qui vous fait choisir cette réaction est probablement l’habitude, c’est-à-dire l’attachement à l’ego, à un type de personnalité relationnelle auquel vous vous identifiez et auquel vous obéissez.
Mais personne d’autre que vous ne prend cette décision. Si c’est la même que d’habitude, c’est parce que vous y avez bénéfice. C’est l’attachement à l’ego : image de soi, loyauté parentale, conditionnements sociaux auxquels vous donnez du pouvoir, émotions passées qui n’ont plus aucune réalité mais auxquelles vous donnez présentement du pouvoir afin de confirmer votre image de vous-même, celle par exemple qui vous permet d’être reconnu des autres, accepté par eux. L’appartenance à un groupe est un besoin fondamental de l’ego, mais nous sommes là pour apprendre à gérer ce que nous appelons nos besoins fondamentaux, nos conditionnements.
Face à l’événement donc, reconnaissez que l’infinité des possibles vous donne le choix de votre réaction. Rien ne vous oblige à réagir aujourd’hui comme hier, à être la même personne. c’est vous qui le décidez ou pas, en choisissant ou non un autre type de réaction, en fonction de celui ou celle auquel vous avez envie de ressembler.
Étant entendu que ce n’est que dans la mesure où vous changez d’identification que vous changez automatiquement l’univers que vous vivez. Cet univers n’est que le complémentaire inévitable de votre identification.
Mais cela n’a aucun intérêt de vouloir changer d’univers parce que mon ancien ego ne l’aimait pas. Le nouvel ego aura un autre univers mais le problème aura disparu, et avec lui la satisfaction d’avoir changé. Ce qu’on veut en général, c’est changer d’univers mais garder les mêmes désirs. C’est impossible. Si je veux changer d’univers, je dois changer de désirs, donc de relation au monde. Et alors le nouvel univers correspondra à de nouveaux désirs, il ne sera donc nullement le plaisir attendu.
Guérir c’est donc guérir par principe, définitivement et totalement, autant que les Lois métaphysiques le permettent, mais pas du tout satisfaire ses anciens désirs avec un nouvel univers. C’est un leurre total. En général, tout le monde fonctionne ainsi. Mais tout le monde fait erreur et au final n’en tire aucune évolution, sinon le fait de passer de vécu en vécu et de vie en vie avec le même niveau d’insatisfaction.
La paix véritable, la sagesse, la réalisation spirituelle, c’est d’anticiper le processus. Ne rien faire pour changer le monde, mais en tirer toutes les conclusions : si je vis telle expérience, c’est bien parce que j’en avais besoin. J’en suis le créateur en fonction de mes habitudes relationnelles. Comme dit Chantal : « mon univers, mes rencontres, sont un BUREAU DE RENSEIGNEMENTS ». Cela ne fait que me montrer où j’en étais, ce ne doit être ni une source de souffrance ni une source de plaisir.
Souffrance et plaisir sont dans mon bateau, les deux tombent à l’eau.
Il reste la « joie sans objet ». Peu importe l’univers que je vis, c’est le bon, il en faut un, il est différent du précédent comme du suivant, à chaque instant. Cela ne fait que manifester le mouvement que je suis vers l’unité à l’infini, et cela est inexorable. C’est moi. La joie est donc tout autant inexorable.
Si je me fige dans un ego, des habitudes, un type de relations, alors tout événement sera jugé en fonction de cet ego qui le trouvera bon ou mauvais pour lui. Il n’y a pas lieu. Je ne suis pas un ego, je suis le mouvement, la conscience qui circule d’ego en ego, de passé en futur, partout, tout le temps, et cette ouverture au Tout n’aura pas de fin.
J’ai compris que mon identification déterminait mon univers, j’ai compris que tout univers est nécessaire, j’ai compris que je ne peux pas ne pas m’identifier à quelque ego mais que tout ego est mon véhicule pour m’ouvrir à l’infini, alors au lieu de vouloir bec et ongles tel univers plutôt que tel autre, en croyant qu’il me rendra heureux, j’appelle tous les univers, le plus possible et le plus vite possible, pour ressentir la seule paix possible : être l’esprit éternel qui poursuit son inaccessible but infini. Dès lors je ne suis qu’un instrument pour l’approche de cet infini, à travers toutes mes identifications, et certainement pas une de ces identifications, en conflit et en concurrence avec les autres, gémissant toujours de ne pas être parfaite.
Vous avez compris, c’est l’illumination puisque tout est moi, tout est la conscience, tout est « lumière ». Il n’y a que cela, nécessité du néant éternellement créatrice d’illusions sans nombre, qui toutes sont nécessaires et « bénies ». N’en rejetant aucune, elles sont toutes en moi.
« Volontaire pour tout » disait George Ohsawa.
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Enfin une personne qui écrit clairement ce que je sais au plus profond de moi et que je n’arrive pas toujours à exprimer…
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