Un jour, les dieux fondèrent un club à leur usage exclusif.
Mais au moment de son inauguration, ils s’aperçurent qu’il ressemblait à une cité fantôme :
il n’y avait personne pour faire la cuisine, personne pour le service,
personne pour laver la vaisselle, personne en fait pour travailler.
Après s’être consultés, les dieux prirent finalement cette décision :
Puisque ce club est réservé aux dieux, il ne pourra fonctionner que si nous acceptons de faire ce travail nous-mêmes. »
Chaque emploi fut noté sur un morceau de papier – secrétaire, gardien,
cuisinier, président, trésorier, plongeur – et tous les petits papiers
furent déposés dans une corbeille pour être tirés au sort.
L’un des plus élevés parmi les dieux tira le papier correspondant au poste de gardien et partit s’installer à la porte d’entrée. Un autre tira le poste de cuisinier et s’en alla préparer le thé. Un troisième se vit attribuer le travail de la plonge, un quatrième les fonctions de président et un cinquième celles de secrétaire. Ce jour-là, le club fonctionna parfaitement.
Le dimanche suivant, ils procédèrent de la même façon, mais cette fois, le président en titre devint gardien et le trésorier cuisinier. Seul le sort déterminait la tâche de chacun et nul n’oubliait pour autant qu’il était de haute lignée.
Nous occupons de même toutes sortes d’emplois, mais pour aucun de nous ils ne sont permanents. Le tirage au sort confie à telle personne les attributions de prêtre, à telle autre un poste de professeur et désigne un troisième pour devenir danseur. Mais ce ne sont que des situations provisoires et quel que soit notre métier, nous sommes tous les enfants du Seigneur.
Ce monde est le club du Seigneur. Quelle que soit notre situation,
il faut toujours nous souvenir qu’en réalité, nous sommes le Seigneur.
La vérité suprême est en chacun de nous. Les membres du club des dieux n’oubliaient jamais qui ils étaient ; de même, souvenez-vous toujours que vous êtes la suprême Vérité.
Tel est le devoir de l’homme.
Il ne faut pas penser « Je suis ceci » ou « Je suis cela » ; ce ne sont que des impressions passagères, appelées à disparaître.
Dans le rôle qui vous est dévolu vous portez un nom particulier ; mais ce n’est pas l’ultime Vérité.
Ne vous tourmentez pas au sujet de votre situation : elle est la plus élevée possible.
Source ; Swami Muktananda, « J’ai trouvé la vie »
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