Il n’est pas facile de cerner, dans tous les tâtonnements et les errance d’une vie,
les démarches clés qui permettent d’accéder au meilleur de soi.
Il n’est pas aisé d’entretenir vivace la sève du respect envers sa propre personne.
Tout ceci est peut-être vrai, mais cela ne doit pas nous empêcher d’essayer.
« J’aurais voulu être professeur de vie.
J’aurais appris aux enfants, aux adultes aussi
tout ce qui n’est pas écrit dans les livres.
Je leur aurais appris les choses délicates
et précieuses de la vie :
qu’un amour entretenu ne s’use pas,
que la seule liberté qui vaille la peine d’être vécue
est la liberté d’être,
qu’il est important de prendre le temps
pour regarder la fuite ou l’immobilité d’un nuage,
pour suivre le vol d’un oiseau,
qu’il est possible de se laisse surprendre
par l’infini vivance des choses de la vie.
J’aurais tenté de leur faire découvrir :
qu’il est vital d’apprendre à s’aimer,
à se respecter, à se définir,
qu’il est encore plus important de ne pas se laisser
enfermer par les jugements négatifs,
de résister aux rumeurs,
de ne pas se laisser polluer par les messages toxiques
qui peuvent venir de ceux qui prétendent nous aimer
ou mieux savoir pour nous.
J’aurais semé en eux le goût de la curiosité
pour ne pas se laisser entraîner par les idées toutes faites,
par les modes ou de rester immobilisé par
les conditionnements qui s’imposent insidieusement.
J’aurais essayé de leur apprendre à remettre
en cause leurs croyances quand elles sont
devenues des certitudes terroristes, pour laisser
plus de place à l’imprévisible de la vie ».
Professeur de vie, quel beau métier à inventer.
Jacques Salomé – N’oublie pas l’éternité – Albin Michel 2005 –
Texte offert directement par l’auteur à la jardinière pour le site. Merci.