Chaque jour, je fais une courte méditation où je reconnais l’abondance de lumière naturelle dans mon univers.
Je savoure aussi l’abondance d’air. Je salue l’abondance d’eau. Je constate qu’au niveau de mes besoins vitaux, la survie est plus qu’assurée.
J’honore aussi l’abondance de nourriture, d’abri, d’amitié, de relations, de biens culturels et de liberté.
Ainsi, je prends conscience que ma vie est déjà remplie d’une abondance que je peux déguster à satiété. Cette prise de conscience me détend, car je me rends compte que ma vie est plutôt pleine alors que je la croyais vide.
Cela m’aide à entrevoir mon sort différemment.
Lorsqu’un être ne prend pas conscience de l’abondance qui occupe déjà sa vie, il risque de demeurer dans
la position d’une victime qui demande toujours plus. De même, dans un monde où la richesse est très inégalement répartie et où nous faisons partie des 5% de ceux qui possèdent, il ne pourra y avoir redistribution des richesses que si nous arrivons à détendre nos insécurités matérielles.
Lorsque nous entrevoyons notre véritable abondance, nous acceptons de partager plus facilement.
Savoir pourquoi on veut plus.
Serait-il alors injuste de vouloir plus d’argent et plus d’amour ? Non, il est normal de vouloir améliorer son sort. Mais cela est plus intéressant si l’on sait pourquoi on veut avoir plus.
Par exemple, je peux souhaiter être propriétaire d’une grande maison. Toutefois, pourquoi est-ce que je désire une telle résidence ?
S’agit-il de réparer une blessure d’enfance ou de mieux paraître socialement.
Si c’est le cas, elle risque de ne pas apporter le bonheur entrevu car elle
servira principalement à me sécuriser en améliorant mon image.
Par contre, si je me mets en relation avec l’essence de ma personne, celle qui est liée à l’expression de mes goûts et de mes talents, je peux alors imaginer que ma grande demeure puisse servir mon épanouissement et celui des autres.
Elle peut me permettre d’exercer mes dons d’accueil.
Elle peut être un refuge pour écrire dans la nature ou encore pour faire de grandes fêtes poétiques où chacun exprime sa fantaisie. Elle peut aussi devenir un abri pour une famille nombreuse ou un refuge pour des sans-abris.
C’est ainsi qu’un rêve matérialiste se teinte d’une essence expressive et s’ouvre vers l’utilité sociale, car l’abondance est déjà en chacun. Chacun a un talent qu’il veut exercer pour servir et harmoniser le monde. Dans une telle perspective, le souhait matériel ou amoureux devient un environnement favorisant une expression personnelle et essentielle.
Il en est de même du côté de l’amour. Qu’est-ce qui vous semble difficile dans votre vie en solo au point de vouloir la changer ? Désirez-vous une relation uniquement pour vous sécuriser ? Qu’est-ce qu’une nouvelle relation apporterait de plus dans votre vie ? S’agit-il d’un projet familial, social ou spirituel ? Contribuerait-il à l’expression de ce que vous êtes profondément ? Comment le fait d’être à deux favoriserait-il votre libération intérieure ?
Il est important de se poser ces questions car, si vous regardez autour de vous ou dans vos relations antérieures, il n’est pas du tout assuré que les relations amoureuses servent à libérer les personnes de leurs conditionnements psychologiques.
Bien au contraire, elles créent souvent de nouveaux attachements et de nouveaux enchaînements.
Il s’agit donc de rêver juste, de rêver en fonction de son essence profonde et d’une façon qui est ouverte aux autres.
Finalement, avant de demander, il faut offrir.
Il faut offrir sa présence amoureuse au monde, sa présence abondante.
Dans cet acte d’offrande, on se met déjà sur la fréquence de l’amour et de l’abondance, alors, on risque de les attirer plus facilement. Si on en a encore besoin, bien entendu !
Texte de Guy Corneau. Psychanaliste et auteur.