« On raconte qu’un jour, saint François d’Assise partit évangéliser avec frère Rufin ; celui-ci vénérait saint François, mais n’avait pas encore atteint son degré de sainteté.
Tout au long du chemin, frère François disait : « Béni sois-tu, Seigneur, pour la campagne que tu as faite si belle ! Béni sois-tu pour le gazouillis des oiseaux ! Béni sois-tu pour le murmure des torrents ! »
Et le frère Rufin, pour imiter son modèle, ajoutait, mais sans conviction : « Oh oui, loué sois-tu ! »
« Béni sois-tu pour les paysans qui ensemencent leurs terres, promesse de moisson.
– Oh oui, loué sois-tu ! » Etc.
Mais frère Rufin en avait assez de ces litanies. Finalement, à la sortie du bois, une tourterelle qui se trouvait sur une branche au-dessus des deux frères en mission, laisse tomber ce que voir, devinez, juste sur la tête de saint François.
Ce n’est pas très agréable de recevoir ce genre de shampoing ! Et frère Rufin se dit « On va bien voir si tu continues à louer le Seigneur. »
Or, juste à ce moment, il entend saint François : « Béni sois-tu, Seigneur de ne pas avoir donné des ailes aux vaches ! »
Source : Parabole d’un curé de campagne de Pierre Trévet.