Il était une fois le maître d’un domaine qui se préparait à partir en voyage. Il appela son intendant, et lui dit:
– Je pars pour plusieurs semaines, je compte sur toi pour que tout se passe bien en mon absence.
Mais l’intendant était jalousé des serviteurs. Dès que le maître fut parti, ils se mirent à le battre, en lui donnant au moins dix raclées par jour.
Chaque soir, l’intendant rentrait chez lui couvert de bleus et les yeux pleins de larmes. Sa femme le consolait en lui rappelant qu’ils avaient besoin de ce travail pour vivre.
Trois semaines plus tard, le maître fut de retour. Quand il vit son intendant blessé de partout, il lui demanda qui l’avait mis dans un tel état. Alors l’intendant lui raconta ce qui s’était passé.
Une fois assuré que son histoire fut vraie, le maître demanda à son comptable de donner à l’intendant une pièce d’or de sa propre fortune pour chaque coup reçu pendant son absence et il renvoya les serviteurs.
Cela représentait une telle somme, que l’intendant décida de démissionner car il pouvait cesser de travailler pour le restant de ses jours, et ainsi ne plus jamais risquer de se faire battre à nouveau par les serviteurs.
Il rentra chez lui, portant son gros sac de pièces d’or, toujours en pleurant.
Sa femme, pleine de pitié, lui demanda s’il avait été de nouveau battu par les serviteurs.
Et son mari de lui répondre :
– Non, le maître est revenu ce matin, et lorsqu’il m’a vu couvert de bleus, il m’a demandé ce qui s’était passé en son absence. Alors je lui ai raconté comment les serviteurs m’avaient battu chaque jour. Cela l’a rendu si triste qu’il a demandé à son comptable de me donner une pièce d’or par coup reçu. Voici les pièces. Il y en a assez pour tenir jusqu’au restant de nos jours. Je n’aurais plus jamais besoin de travailler.
Surprise, sa femme lui demanda pourquoi donc il pleurait alors qu’il devrait être heureux ?
– Tu ne comprends pas, pleura-t-il, je suis triste parce qu’on ne m’a pas battu assez, car si j’avais eu plus de coups, j’aurais reçu deux à trois fois plus d’or !
(Modifié de la source Kabbalah.com)
Et vous ? Pleurez-vous votre passé difficile ou vous réjouissez-vous du cadeau que ces difficultés vous a apporté ? En voulez-vous toujours plus ? Mais de quoi ?
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