Les fruits bien mûrs peuvent saouler… même les animaux. En Afrique du sud, les fruits du marula (appelé arbre à éléphants) qui servent à faire des cosmétiques, sont délicieux mais difficiles à cueillir et pourtant bien appréciés par beaucoup à commencer par les éléphants et les singes…
Avec la maturité, ces fruits tombent au sol naturellement et commencent à fermenter avec la chaleur.
Et là, c’est l’orgie pour tous… avec ses drôles de conséquences !
Pour en savoir plus sur l’arbre :
par SONJA L. HANACHI
Le marula est issu de la famille des Anacardiacées. Il est originaire d’Afrique du Sud où il s’épanouit malgré le caractère très sec de ce climat. L’arbre est un simple tronc et développe une cime en forme de large couronne. Il est caractérisé par une écorce chinée grise. L’arbre peut atteindre 18 m de hauteur principalement en basses latitudes et forêts ouvertes.
Surnommé le «premier arbre à éléphants», le marula donne des fruits orange qui constituent un délice pour ces pachydermes qui n’hésitent pas à déraciner l’arbre pour les atteindre. Ces fruits, mélangés à l’eau au cours
de la digestion, ont la particularité de fermenter dans leur estomac et de leur prodiguer ainsi une certaine ivresse.
Le marula est un fruit qui, une fois tombé par terre, fermente pour atteindre rapidement 17 degrés d’alcool. Les fruits sont utilisés pour faire la liqueur Amarula.
Sa répartition sur le continent africain a suivi la migration des Bantous car il est un élément important de leur alimentation depuis des temps immémoriaux. Une fois mûrs, les fruits ont une peau jaune clair et une chair blanche. Ils sont cependant couramment mangés frais ou utilisés pour préparer des jus, des gelées.
Ces fruits charnus ont un goût âpre avec une forte saveur de térébenthine. A l’intérieur, on retrouve un noyau très dur de la taille d’une noix. Une fois séchés, ces noyaux laissent échapper 2, parfois 3, graines cylindriques à une de leurs extrémités. Ces graines ont un goût délicat de noisette et sont très recherchées, en particulier, par de petits rongeurs qui savent ronger les noyaux exactement là où les graines sont localisées.
L’huile de marula est extraite des amandes situées dans la graine du fruit. Ces amandes sont très riches en huile et, selon les analyses, elles renferment un taux 4 fois plus élevé de vitamine C que l’orange.
Comment l’huile de marula est-elle produite? Les fruits de l’arbre de marula sont récoltés et décortiqués à la main, puis les noix sont séchées au soleil et ensuite cassées. Pour finir, les noyaux sont extraits et pressés selon une méthode traditionnelle pour obtenir une huile de haute qualité.
Elle est l’une des meilleures huiles africaines pour les soins de la peau. L’huile de marula représente un apport considérable en vitamines, minéraux et antioxydants, c’est pourquoi elle est très appréciée dans le milieu de la cosmétique. Elle entre dans la composition de soins pour bébés, de crèmes pour peaux sèches, de shampooings pour cheveux abîmés ou encore de baumes à lèvres. L’huile de marula contient un taux important d’acides mono-insaturés et d’antioxydants. Elle revitalise et hydrate la peau, tout en la protégeant et en favorisant sa cicatrisation. Elle a également des propriétés nutritives et émollientes qui en font un produit adapté pour tous les soins du corps et des cheveux.
Le marula peut être utilisé pour obtenir du bioéthanol, carburant pour les transports. Son écorce est utilisée en traitement prophylactique de la malaria. La gomme extraite des branches est mélangée avec de l’eau et de la suie pour faire de l’encre utilisée par certaines tribus de la région.
L’écorce produit aussi un colorant rouge brun utilisé dans l’artisanat traditionnel et les feuilles sont mâchées pour lutter contre les indigestions et brûlures d’estomac et traiter la dysenterie.
L’infusion des fruits est utilisée comme puissant insecticide. On peut également appliquer une infusion faite avec l’intérieur de l’écorce du marula pour diminuer la douleur causée par des piqûres de scorpions ou de serpents.
Les populations locales utilisent chaque partie du marula à diverses fins thérapeutiques. Demeure le fait que toutes les recettes traditionnelles et ancestrales ne doivent pas être exploitées au détriment des peuples de la région pour trois francs six sous.
Source : http://www.unspecial.org/UNS683/t74.html