Line : doucement mes pas s’allongent dans cette forêt d’érables tous dénudés de leur feuilles qui recouvrent maintenant le sol et l’égaient d’une courtepointe chatoyante persillée de quelques brindilles encore verdies par les derniers chauds rayons du soleil d’automne.
Au loin une scie dans un long cri entaille la vie de quelques blessés agonisant dans un craquement contigu.
Ils se préparent au repos bien mérité après avoir gorgé de leur sève sublime les sceaux assoiffés des hommes fébriles, après avoir abrité sous leurs grandes feuilles vertes d’été les oisillons déroutés.
Maintenant droits comme des soldats regroupés, transis, dépaysés ils sont prêts à faire face à l’ennemi.
La neige, le vent, le froid qui les assaillent et ils rêvent et attendent patiemment le retour de plus beaux jours.
L.P.