Caroline Blanco : S’il y a bien une chose qui est vraiment difficile à comprendre, c’est la notion d’ancrage. Je sais de quoi je parle, car à mes débuts, je tentais tant bien que mal de m’ancrer sans en voir réellement les résultats. Pourtant, je faisais tout ce qui était « recommandé » par ceux qui, je le croyais, savaient de quoi ils parlaient. J’allais dans la nature, je m’appuyais contre les arbres, je faisais du sport, des visualisations, … Bref, tout y est passé, mais en vain.
Je crois que la vrai raison de nos échecs d’ancrage, c’est que nous ne savons pas très bien ce que veut dire « s’ancrer ». Oui, on sait quand on ne l’est pas, parce qu’on a ce sentiment de ne pas vraiment être connecté aux autres ou à la terre, on se sent différents et on aspire juste à rester dans notre monde à nous avec nos méditations, nos lectures, nos amis « connectés »,voire nos amis des étoiles… En fait, cette perte d’ancrage, elle se fait très souvent au moment où nous nous intéressons à la spiritualité et que nous nous y consacrons. Souvent, pour retrouver notre connexion intérieure, nous avons besoin d’un moment plus ou moins long de solitude. Cette solitude et cette « sortie du monde » est plus que nécessaire et a sa raison d’être, car pour commencer un cheminement vers l’intérieur, nous avons besoin de ne pas être distrait par l’extérieur. Toutefois, ce moment n’est censé être que passager.
Une fois cette reconnexion faite, cette conscience retrouvée, notre destinée est de vivre pleinement sur terre et d’amener notre propre lumière dans le monde, et ce n’est pas en vivant comme un Hermite que cela est possible. Pourtant, c’est souvent ce qui se passe… Lorsque nous réalisons que notre monde intérieur est différent de celui que nous voyons à l’extérieur, nous avons tendance à nous isoler et à rester confiner dans un monde « spirituel » parallèle, fuyant tout ce qui à l’extérieur ne répond plus à ce que nous sommes devenus. Je conçois très bien qu’après une ouverture de conscience nos envies et nos désirs ne soient plus les mêmes et je ne condamne en rien le fait d’avoir des activités et des relations différentes. Par contre, ce qui ne vibre pas, c’est cette espèce de croyance spirituelle qui veut que ce monde de matière et ses plaisirs soient opposés à la lumière, car dans ce cas, si nous séparons les choses spirituelles des choses terrestres, nous sommes dans la dualité et donc aucunement dans l’unité de la lumière ou de ce que j’appelle « la vraie spiritualité ».
Comprenez bien, lorsqu’on se déconnecte des plaisirs basiques de la terre, on est forcément déconnecté de notre vrai joie, donc de notre lumière et de notre âme. On ne peut en aucun cas être quelqu’un d’aligné ou de centré qu’en acceptant de vivre dans la joie en profitant amoureusement des plaisirs de la terre. Et lorsque je parle d’amour pour les plaisirs terrestres, je parle aussi bien de l’argent, que de la sexualité, du plaisir de faire du shopping, de cultiver sa beauté, d’entretenir son corps, d’être gourmand pour une bonne pâtisserie, de sortir faire la fête avec des amis, de rire et de danser, de boire un bon verre de vin, de se faire bronzer au solarium ou même de fumer une petit pétard. Vous savez, tout ce que vous pensiez ne plus pouvoir faire ou ne plus aimé faire sous prétexte que cela n’est plus à l’image de l’Être conscient et spirituel que vous êtes devenu. Certains diront que ce n’est pas leur cas, mais je leur demanderai d’être plus attentifs à leurs croyances et à leurs jugements, car il y a souvent une marge entre ce que nous croyons que nous désirons et ce que nous désirons vraiment. Il y a, en nous, un gourou spirituel qui est un véritable tyran et qui nous dicte ce que nous devons ou pas faire pour mériter de notre divinité et il est terriblement puissant. Tellement puissant d’ailleurs qu’il tente de nous convaincre que c’est nous qui désirons vraiment cela et pas lui. Peut-être connaissez-vous son nom… c’est ce qu’on appelle l’égo spirituel, qui n’est rien d’autre que notre mental qui joue au maître spirituel !
L’amour et la joie pour les plaisirs de la terre est le seul moyen pour être ancré et pour que notre premier chakra fonctionne bien. Or, vous n’imaginez pas à quel point il est important que ce chakra soit bien ouvert et surtout maintenant. C’est notre destinée à nous tous qui sommes ici aujourd’hui sur terre que d’ancrer notre lumière sur la terre. C’est de cette façon et uniquement de cette façon que nous pourrons changer ce monde, le faire évoluer. Je sais que dans la plupart des enseignements spirituels quels qu’ils soient, l’accent est mis sur les chakras du haut et sur le déploiement de nos connexions psychiques, si je puis dire. (D’ailleurs, nous aspirons tous secrètement à développer nos capacités et nos pouvoirs télépathiques, intuitifs et médiumniques, mais les chakras étant reliés entre eux, sachez que le haut ne peut se déployer que si le bas se déploie aussi). On nous a enseigné que ce qui était important c’était d’éveiller notre conscience et de délaisser les plaisirs matériels, mais si cela a été vrai pendant longtemps, ça ne l’est plus aujourd’hui. Pourquoi ? Et bien simplement par ce que nous ne vivons plus à la même époque et nous ne sommes plus dans les mêmes énergies. Avant, la terre vibrait beaucoup moins haut et ceux qui voulaient élever leurs consciences avaient tout intérêt à sortir du monde pour cela. Le décalage entre la terre et eux était beaucoup trop important et il aurait été impossible de faire autrement. Mais aujourd’hui, ce n’est plus pareil, les hommes évoluent et leurs vibrations montent et celles de la terre aussi, notre rôle est désormais différent. Nous sommes là non plus pour fuir et nous isoler, mais bien pour être présent de façon à faire descendre notre lumière sur la terre et à la laisser pénétrer dans la matière. On nous demande de transcender nos jugements et nos croyances pour faire la paix avec ce monde, en nous reconnectant avec lui, avec ses plaisirs et en y amenant notre lumière, notre amour et notre joie.
Je suis souvent effarée de voir à quel point les gens « spirituels » (et parfois extrêmement avancés), ont l’air tristes et peu joyeux. Ils s’enferment petit à petit dans des manières d’être et de vivre qu’ils croient vraiment être justes et bonnes pour eux, mais en réalité, ils se mentent et vivent des vérités qui ne sont pas les leurs ou n’acceptent tout bonnement pas les plaisirs terrestres. Sous prétexte qu’ils sont éveillés, ils ne s’autorisent plus aucun plaisir, car ils les condamnent. Prenons comme exemple l’alimentation, je ne nie pas le fait que changer son alimentation pour consommer de manière plus saine soit juste, moi-même j’y accorde beaucoup d’importance, mais pas plus que mon propre plaisir et ma propre joie. Je m’explique… Certains décident de manger végétarien, cru, bio ou sans gluten et ils font tant d’efforts pour ça qu’ils n’éprouvent plus de plaisir à manger et ne s’en rendent même plus compte. Ils se mettent à juger et condamner ceux qui à leur sens « mangent mal » sans même s’apercevoir que derrière ce comportement se cache une certaine jalousie. En fait, une partie d’eux-mêmes meure d’envie de manger un hamburger du Mc Donald’s, mais plutôt que de profiter dans la joie d’un repas qu’ils aiment, qu’ils vont apprécier et qui va donc leur apporter de la joie, ils renient totalement leurs désirs et finissent par en devenir frustrés et malheureux. Je ne dis pas qu’il faut se laisser aller à manger des hamburgers tous les jours, mais si pour vous c’est un plaisir, de temps à autres, permettez-vous d’en savourer un sans aucune culpabilité et ressentez juste la joie que cela peut vous procurer en le dégustant. Vous serez surpris de voir à quel point cette viande pourtant chimique que vous ingérez vous fait plus vibrer que votre concombre bio au petit déjeuner. C’est un exemple comme un autre, et peut-être que celui-ci ne vous parle pas, mais je suis sûre que vous comprenez très bien où je veux en venir, car il en va de même pour des tas d’autres choses.
Permettez-vous de vous faire plaisir, bannissez tout jugement et tout sentiment de culpabilité, et vous verrez que vous vibrerez bien plus qu’en suivant toutes les recommandations tyranniques de votre égo. Car, à part lui, qui vous dit ce qui est bon ou pas pour vous, ce qui vous fait plaisir et ce qui vous fait du bien… Accepter d’écouter vos désirs, car ils viennent de votre âme. Elle ne vous demande pas d’être parfait, tout ce qu’elle vous demande c’est de vivre dans la joie afin de laisser rayonner votre bonheur sur la terre. Vivez donc vos plaisirs pleinement et vous n’aurez rien d’autre à faire pour être ancré.
Image et texte : Caroline Blanco : http://guerisonintuitive.com