Un jour, je me promenai dans une fête, avec ma sœur et des cours de danse western étaient enseignés un peu partout.
Dans les haut-parleurs, on entendait un animateur expliquer un pas, puis dire tout fort, ‘allez tout le monde, un, deux, trois, quatre, un, deux, trois, quatre…’
Nous ne voyions pas du tout les danseurs… et ma sœur dit avec humour : ça y est, je connais la danse ; un, deux, trois, quatre, un, deux, trois, quatre…
Cela peut prêter à sourire et pourtant, dans la vie, certaines personnes agissent pareil tout en se prenant au sérieux.
Elles ont entendu des bribes d’informations sur un sujet, qui ont été répétées et, sans connaître le fond de l’histoire, répètent à leur tour.
D’autres ont lu un livre sur un sujet et pensent connaître le sujet à fond, sans avoir expérimenté réellement ce qui est exprimé.
Et dans le domaine du développement personnel et surtout spirituel, c’est encore plus remarquable.
Les petits ‘moi’ sont à la fête ! Une initiation, un stage de deux jours, un atelier, une lecture de livre et hop… voilà le maître qui se révèle !
Ces personnes sont capables d’enseigner dès le lendemain et se font appeler du titre qui les honorent et leur donne l’illusion d’être des élues, des maitres ou des grands initiés choisis.
Que de désillusions, quand elles s’aperçoivent que la réalité n’est pas si simple. Qu’il y a des étapes à franchir, des libérations à faire et que la nouvelle énergie entraîne des maux, des tests à réussir et parfois des descentes aux enfers difficiles à remonter si l’orgueil les enchaînent au fond.
L’initiation, la connaissance basique est la porte, le coup de feu du départ de la course, car c’est le chemin, la course, la quête qui est l’expérience qui seule, mène à la réussite.
Se croire arrivé dès l’initiation, c’est mettre l’arrivée au niveau du départ et montrer un beau diplôme tout neuf ou une médaille ne contente que son Ego. Les champions des jeux olympiques en savent quelque chose ! On ne peut pas s’improviser sportif de haut niveau et de la même manière, on ne peut pas s’improviser maitre sans avoir parcouru plusieurs fois le chemin et débrousaillé ses épineux parfois karmiques.
Le chemin demande courage, persévérance, patience, analyse, observation, vigilance, parfois prise de recul pour se remettre sur un chemin plus lumineux, pause et surtout écoute de ce qui se passe en soi. Il demande aussi d’oser demander de l’aide quand il faut si on se sent perdu et repos si la fatigue est très présente et parfois des larmes d’épuisement ou de découragement. Cela demande aussi simplicité, humilité et honnêteté.
Alors, au bout de plusieurs mois, avec l’expérience, la ligne d’arrivée se matérialise et le podium avec.
Et ce qui est remarquable est que bien souvent, le podium et les honneurs n’intéressent plus du tout le vrai maître car en chemin, il a rencontré tellement d’autres personnes en quête qu’il n’a qu’une envie : reprendre la course pour les aider, en toute connaissance de causes.
Que le meilleur soit !
Joéliah/lejardindejoeliah.com
Extrait de l’infolettre.
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