Tout commence à l’instant
Je n’ai plus à me séparer de moi
Je suis l’instant
je me renouvelle sans cesse
Je n’ai rien à faire
Rien à chercher
Rien à parcourir
Je ne mets plus aucune distance
Entre je et suis
JE SUIS
Dans le théâtre animé de ce monde
Je suis la pièce
L’acteur
Le metteur en scène
Le théâtre
L’au-delà du théâtre
Je suis au-delà de l’au-delà
Le tout et le rien
L’infini et le fini
J’ose ce que je n’ai jamais osé
Créateur du monde
Je suis l’univers que je déploie
Séparé de rien
Uni à tout au tout
Sans peur aucune
Sans limite
Sans temps
Infiniment ouvert
Il n’y a ni haut ni bas
Ni gauche ni droite
Rien qui me distancie de moi
Plus d’évolution
Plus de chemin
nulle part où aller
où je ne suis déjà
Plus rien que la lumière embrassant la lumière
L’amour étreignant l’amour
Plus d’attente
Plus de désir
Plus d’extérieur
Plus d’intérieur
Il ne reste que l’indescriptible
Au-delà du mot du son du visible
Plus rien à comprendre
A expliquer à raconter
Il ne reste que le silence
Et l’infini désert du soleil
Que j’illumine
Je suis UN
Je suis l’autre
lumière dans la lumière
l’amour dans l’amour
complet et vide
je suis le disparu
le sans nom
Et puis…
Un chant d’oiseau,
Je quitte ce sommeil profond
Cet absolu où ma personne a disparu
Où je me suis retrouvé UN
Tu es à mes côtés
Je me lève
Je m’habille du quotidien de ce monde
Pour rejoindre le théâtre
Que je n’ai pas vraiment quitté
Je sais que je ne suis pas le rôle que je joue
Je sais qu’il ne tient qu’à moi
pour m’en défaire
Me sortir du théâtre
Ni acteur
Ni spectateur
Rien de tout ça
Être simplifié encore et encore
Disparaître
Pour entrer les yeux ouverts
Dans ce sommeil absolu
Et vivre à jamais mon réveil
mon retournement.
Vivre le vrai le libre l’oublié
Seul l’instant libère
Le passé n’est plus
Le futur n’est pas
l’instant présent est
Il n’y a rien à faire
Rien à chercher
Simplement se poser
Comme l’oiseau sur la branche
Et ÊTRE
Ni maître ni enseignement ni religion
Être la vie indéfiniment
Alexandre Harkiolakis
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