Il est une loi qui est déterminante pour que subsiste la Création entière : c’est la loi de l’indispensable compensation entre le donner et le recevoir.
Tout ce qui se produit dans la Création est soumis à cette loi, qu’il s’agisse de l’attraction ou de la répulsion des corps célestes, ou bien encore de l’équilibre du corps physique.
C’est quotidiennement que nous obéissons à cette loi, bien que nous le fassions le plus souvent de façon inconsciente, dans l’inspiration ou l’expiration. C’est aussi le cas lorsque nous nous efforçons de « rétablir l’équilibre ».
Par ailleurs, nous subissons un préjudice lorsque nous « perdons l’équilibre » dans les grandes comme dans les petites choses, car l’inobservance de cette loi provoque des arrêts et des perturbations, voir la décadence et la chute si l’on persiste à la mépriser. Pensons seulement au rapport entre le travail et le repos. Tout excès inutile, dans le labeur est aussi nuisible qu’une vie trop commode, une « mise au repos ». Ces deux attitudes apportent la maladie et une mort prématurée. Seule une juste alternance entre les deux agit en élément compensateur.
L’équilibre constant entre le donner et le recevoir engendre un mouvement salutaire qui seul apporte élévation et conservation à l’individu dont il vivifie et revigore l’esprit. Là où s’équilibrent ce que l’on donne et ce que l’on reçoit règnent l’harmonie et la paix.
L’action de donner occupe ici la première place, car ce n’est qu’en donnant que l’on peut recevoir, tout comme il nous faut d’abord donner par une bonne expiration afin de pouvoir recevoir les éléments vivifiants par la profonde inspiration qui fut ainsi provoquée.
C’est pourquoi Jésus disait aussi : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Actes 20,35). Celui qui donne avec désintéressement, que ce soit en valeurs terrestres ou spirituelles, ne fait que se donner le plus à lui-même, car il lui est permis de récolter au centuple les bons fruits de ses bonnes semailles.
Tout don doit être compensé sous n’importe quelle forme par quelque chose d’équivalent. Même un être humain dépourvu de moyens peut ainsi apporter une compensation par un regard amical, un remerciement qui vient du cœur ou encore un bon conseil. (…)
Extrait du livre « Le monde tel qu’il pourrait être » de Herbert Vollmann
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